mercredi 24 mars 2010

Hypocrisie éditoriale

Regardant tranquillement L’Edition Spéciale ce midi on nous annonce le prochain numéro de ELLE.

Ça y est les grosses prennent le pouvoir !
L’hypocrisie en prime…

Non, détrompez vous je n’ai rien contre elles mais là on va trop loin.

La rédaction de ELLE prétexte s’ouvrir et être les pionniers en la matière : la première couverture d’un magazine mode grand public avec une "grosse", et l’annonce d’un numéro sans retouche Photoshop.

« Non ce n’est pas un coup marketing, mais plutôt un coup éditorial » ose la directrice de rédaction.

Foutaises…  Quand les articles mettent encore l’accent sur les tailles des mannequins, alors que celles-ci ne sont jamais énoncées, que par définition un "numéro spécial" est inopiné, construit pour attirer les lecteurs sur un sujet spécifique, alors si, un numéro spécialement dédié aux "grosses" n’est qu’un coup marketing.

Le pire dans cette affaire c’est que ces magazines donnent aujourd’hui une image navrante de ce qu’ils pensent des femmes en annonçant les "grosses" comme des filles "normales", les filles qu'on croise tous les jours dans la rue.

Non disant qu’elle sont anormales ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, mais les magazines aujourd’hui, avec ce type de discours, stigmatise la population.
Il y aurait donc, si on pousse le raisonnement pas si loin que ça, deux types de femmes : les mannequins, anorexiques et les femmes soit disant dites "normales" aux rondeurs presque exaspérantes.

Le concept de normalité va mal…

En faisant ce résumé tranchant que faisons nous de toutes les autres femmes?

Celles qu’on essaye d’éviter au deuxième étage de la BU sans quoi nos révisions de partiels seraient un échec cuisant?

Que faisons nous des demoiselles aux styles plus fous les uns que les autres qui font que nous nous retournons dans la rue, sourire béant ? 

Celle qui sont, oui, "normales", puisque les rédacteurs cherchent la normalité, celle qui n’ont pas une taille de mannequin et pourtant qui n’enfile pas non plus le 48 dont on parle dans leur magazine ?

Oui, vous le savez bien, cette normalité la existe. Alors arrêtons de prétexter cette ouverture hypocrite dans les magazines de mode qui n’est qu’en fait un simple coup marketing puisque on surfe sur cette vague en ce moment.  Quand on voit que Marie Claire faisait son dernier numéro avec cette même ligne éditoriale, « sans retouche Photoshop », les rédacteurs ne peuvent le nier puisqu'au numéro suivant tout redeviendra comme avant et on le sait.

Ces magazines auront simplement réussit leur coup, on parle d’eux…

Mathieu CLEMENT

1 commentaire:

  1. Si je ne m'abuse (je n'ai qu'aperçu la couverture), "Elle" emploie le terme "ronde", et non pas "grosses". Mais tout ça ne sont que des mots.
    Les faits sont là, dans nos rues, dans nos vies, nous croisons toutes formes de femmes. Nos regards s'arrêtent plus facilement sur les physiques qui nous parlent, et nous ne parlons pas tous la même langue. Chacun voit midi à sa montre.
    Il n'y a pas à juger, c'est ainsi, et, si je puis dire, OUF !
    Oui, il y a des grandes, des petites, des fluettes, des rondelettes, des anorexiques et des obèses. Et oui, on ne parle que des fluettes, des jeunes fluettes de préférence, dans les magazines. Alors pour une fois que d'autres citoyennes du monde apparaissent en couverture d'un tel mag, je dis YOUPI ! Coup de marketing ou pas !
    Pourvu que ça dure !
    Miaou

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